Dans la peau d'un galeriste · Les coulisses du projet | Dauphine Executive Education Paris

Les étudiants de l'Executive Master Marché de l'art - Gestion de patrimoine nous racontent leur projet de fin d'année.

Mercredi 15 mars 2023, 17h15 dans les locaux de Christie’s, s’achève l’intervention de Clémence Houdard, co-fondatrice de 31 Project et Léa Perier Loko, fondatrice et directrice de SEPTIEME Gallery. Alors qu’une partie des étudiants s’attarde pour discuter avec Amélie de Bryas, co-responsable de l’Executive Master Gestion du patrimoine artistique privé aux côtés de Frédéric Gonand, nous nous entretenons avec Valeria, François, Arthur et Claire pour en savoir plus sur le projet de fin d’études qu’ils ont commencé la semaine précédente.

L'Executive Master Gestion du patrimoine artistique privé forme, en collaboration avec Christie’s, des professionnels issus du secteur de la gestion de patrimoine et du marché de l’art.

En quoi consiste le projet de fin d’études de l’Executive Master Gestion du patrimoine artistique privé ?

« Nous devons monter une exposition d’ici fin septembre. » explique Valeria Kostina, chargée d’études stratégiques à la Société Générale. Cette exposition « vise à promouvoir des artistes émergents. » ajoute Claire Tardy, Ingénieur patrimonial dans un multi family office à Paris. « Il s’agit d’un évènement éphémère, un temps fort permettant de se mettre dans la peau d’un galeriste. »

Arthur Petitjean, banquier patrimonial à la Société Générale, précise qu’ils doivent « organiser l’exposition au complet : la logistique, la communication, les relations avec les artistes, trouver un lieu, des mécènes. » Le tout pour « soutenir une association caritative par la vente d’œuvres réalisées par des artistes sélectionnés notamment au sein de l’incubateur POUSH. » ajoute François Lécollier, assistant personnel dans un cabinet d’expertise comptable et de gestion de patrimoine.

Avez-vous déjà une idée du thème de l’exposition cette année ?

« Chaque année un thème est en effet choisi. Il est encore en discussion pour le moment. » répond Claire.

Comment vous organisez-vous ?

« Nous sommes divisés en trois groupe : un groupe en charge de la communication, un groupe en charge de la liaison avec les artistes et un groupe en charge de la production et du mécénat. » explique Valeria.

Groupe « Liaison avec les artistes »

« Je suis dans le groupe artistes liaison », nous dit Arthur, « on est cinq ». « On s’occupe de la relation avec les artistes […] : les informer de l’avancée du projet, savoir où ils en sont […] au niveau de la production des œuvres, savoir ce qu’ils nous proposent pour l’exposition. On s’occupe aussi de la vente le jour de l’exposition. » « Parce que le but final », ajoute-t-il, « c’est la vente des œuvres d’art pour faire connaître les artistes et faire du chiffre, parce que les bénéfices de la vente seront reversés à une association. »

Avez-vous sélectionné tous les artistes ?

« On en a déjà cinq qui sont confirmés et trois que l’on essaye d’avoir. » répond Arthur.

Groupe « Communication »

« Notre rôle est primordial pour mettre en lumière l’exposition et les artistes. » explique Claire. « Le but est de créer toute une identité visuelle autour de ce projet et de pouvoir le valoriser à travers différents canaux numériques et papier et le diffuser auprès du plus grand nombre. » ajoute François. « Nous avons créé un très beau logo et une charte graphique élégante » continue Claire, « préparé des supports de présentations utiles pour les autres groupes, et identifié les canaux de communication adaptés. La stratégie de communication est prête à être déployée ! D’ailleurs, je vous invite à suivre les comptes « galerie_dauphine » sur Instagram et « Galerie Dauphine » sur LinkedIn pour découvrir les artistes et ne manquer aucune actualité ! »

Elle se réjouit du fait que « Nous avons une super équipe communication. Lorsque la communication nous a été attribuée, nous ne nous connaissions pas du tout. Nous avons tout de suite mis en place une organisation rigoureuse, avec des échanges réguliers sur un groupe de discussion partagé et une réunion en visio tous les jeudis. C’était un peu contraignant à première vue mais finalement cela s’est avéré efficace. Nous nous sentons réellement impliqués dans le projet avec une bonne répartition des taches selon le niveau de disponibilité de chacun, et aujourd’hui c’est une réelle joie de nous retrouver toutes les semaines. Le projet a créé des liens précieux. »

Groupe « Production et mécénat »

« Je fais partie du groupe production et mécénat » nous dit Valeria. « Le premier enjeu pour nous, c’était de trouver où cette exposition aurait lieu. » Claire ajoute que « le choix du lieu est très important. Il doit être à la hauteur des artistes que nous souhaitons présenter et des acquéreurs potentiels que nous accueillerons. Nous avons sélectionné de très beaux lieux centraux à Paris, des discussions sont également en cours. »

« Aujourd’hui » reprend Valeria, « nous avons commencé les réflexions sur « comment on va organiser la logistique », « quel sera le thème commun de cette exposition »… On le fait en coordination avec les autres groupes. »

A ce stade, quelles leçons tirez-vous de ce projet ?

« L’apprentissage humain. » nous dit François. « Travailler en groupe, avec des personnes venant d’horizons tout à fait différents et autour d’un projet commun. »

« Tout » continue Arthur. « Je ne suis pas du tout du milieu de l’art donc j’apprends vraiment tout. »

« Le projet est une excellente façon de faire connaissance avec chacun au sein de la promotion, de se soutenir, s’encourager, de partager des expériences et des points de vue, c’est très enrichissant. » ajoute Claire. « Esprit d’équipe et bienveillance sont les qualités indispensables pour mener à bien un tel projet » continue-t-elle. « Et nous pouvons également compter sur Manon et Daphnée, nos deux anges gardiens et galeristes chevronnées qui veillent sur le bon déroulement de cet exercice de groupe. » Elle précise que « nous sommes tous en activité, il n’est pas toujours simple de libérer du temps, chacun fait de son mieux. Nous avons également assez vite compris que chaque groupe dépend des autres groupes, cela nous a obligé à mieux nous coordonner et à bien communiquer.

Quelles sont les prochaines étapes ?

En plus de finaliser la sélection des artistes, « lancer tout le processus de communication pour faire connaître l’événement et pour qu’il y ait des gens qui viennent à l’exposition. » nous répond Arthur.

« Je pense que dans un futur assez prochain, on pourra vous donner plus d’information sur cette exposition, sur le thème et le déroulement de cette aventure. » ajoute Valeria.

Un conseil à ceux qui souhaiteraient prendre le relais l’année prochaine ?

« Avoir confiance. » répond François. « Confiance dans le projet, et confiance dans les personnes avec qui on travaille, parce que ça peut permettre d’abattre pas mal d’obstacles de façon générale. »

Comment se sont-ils retrouvés dans cet Executive Master ?

Claire a intégré cette formation « pour acquérir des connaissances sur les acteurs et les mécanismes du marché de l’art, ceci afin d’accompagner des clients déjà collectionneurs ou qui souhaiteraient le devenir. »

Valeria a intégré cette formation « avec trois objectives principaux : rencontrer les professionnels du monde de l’art, comprendre leurs modèles de business, leurs enjeux, les opportunités et les menaces auxquelles ils font face ; appliquer au marché de l’art mes connaissances acquises tout au long de mon parcours académique et professionnel axé sur l’économie et les finances tout en les enrichissant avec de nouvelles connaissances sur la gestion du patrimoine artistique privé et son cadre fiscal et juridique ; explorer comment les mondes de l’art et des finances s’articulent entre eux et quelles sont leurs synergies. »

François a intégré cette formation « pour pouvoir allier une passion à ma profession et pouvoir développer le service dédié à l’art auprès des particuliers. »

Pour conclure

« Devenir galeriste le temps du projet est une expérience unique, cela permet de découvrir l’envers du décor, de comprendre concrètement le rôle des galeries. » partage Claire. « J’espère que l’exposition sera un réel succès pour les artistes présentés et l’association soutenue, et que j’aurai la satisfaction d’avoir participer à une exposition caritative qui nous laissera à tous de beaux souvenirs. »

« Si je résume, cette formation c’est beaucoup d’apprentissage, beaucoup d’échanges inspirants grâce à la richesse des profils de ma promotion et des intervenants, un peu de rêve et beaucoup de passion pour ce que nous faisons et ce que nous envisageons de faire après. » conclut Valeria.