VAE et VAP

Je venais d’être licencié dans le cadre d’un plan social. J’ai entrepris ma démarche de VAE afin de m’aider à retrouver un nouvel emploi à un niveau au moins équivalent à celui que je venais de quitter. J’avais une formation très opérationnelle, équivalent licence, d’un institut de formation qui est peu reconnu sur le marché du travail et j’étais bloqué dans mon évolution professionnelle. Je devais acquérir un socle de connaissance qui me manquait, j’ai choisi le master de l'Université Paris Dauphine-PSL pour son excellente réputation.

J’ai trouvé la phase de réalisation du dossier particulièrement difficile. J’ai choisi d’être accompagné afin de bénéficier de conseils dans la rédaction du dossier de validation, tant au niveau de la forme que du contenu. L’accompagnement m’a permis de mieux synthétiser mes différentes expériences professionnelles, ce qui m’a aussi aidé lors de mes entretiens de recherche d’emploi.

J’étais particulièrement impressionné lors du passage devant le jury en raison de la notoriété du responsable du Master. Je devais en 30 minutes mettre en avant mon expérience professionnelle et je ne savais pas réellement ce qu’elle valait. Après mon exposé, les questions posées furent assez générales mais toujours bien ciblées par rapport à mon parcours. J’ai répondu avec honnêteté y compris lorsque je mettais en évidence un manque de connaissance mais cela permet au jury d’adapter la prescription. J’ai obtenu une validation d’environ 2/3 du diplôme, ce qui fut valorisant à titre personnel et suis certain que je n’aurais pas obtenu un tel niveau de validation sans l’accompagnement. Les cours que je devais valider m’ont semblé bien correspondre au socle de nouvelles connaissances que je devais acquérir.

J’ai donc repris les études comme un étudiant « normal » afin de valider 3 cours et le mémoire. La charge de travail est intense notamment en raison du travail en groupe qui est demandé, nécessitant une certaine disponibilité. Cependant quel enrichissement ! 

Ce diplôme a été un atout indéniable dans mon retour à l’emploi. Aujourd’hui, et dans un premier temps, j’ai retrouvé un poste identique à mon ancien emploi dans le secteur d’activité que je recherchais en priorité. Toutefois, ce poste, je le vois et je travaille différemment compte tenu de ma nouvelle vision de la fonction et de celle maintenant complète de l’entreprise. Je n’ai aucun doute sur mes perspectives d’évolution à moyen terme, sachant que je peux désormais postuler à des niveaux de responsabilité plus élevés. Je mettais beaucoup d’espoir dans ce projet et à aucun moment je n’ai été déçu. 

J’ai commencé la démarche de VAE à un moment où j’avais le sentiment que ma carrière professionnelle allait stagner. Jusqu’alors, je pensais que mon expérience et ma motivation compensaient mon manque de diplôme. De formation initiale BAC + 2 et ITB, je commençais pour la première fois de mon évolution professionnelle à être en concurrence avec des Bac + 5. Ce diplôme me semblait nécessaire pour relancer ma carrière.

Comment transposer mon expérience professionnelle en acquis ? Cela a nécessité de prendre du recul. Je devais raisonner non plus dans une démarche opérationnelle mais m’interroger sur le sens de mon travail, inscrire mon activité dans un cadre plus large. L’accompagnement a été essentiel pour me faire prendre conscience de l’ampleur du travail à fournir, ainsi que de mes lacunes. Le travail de VAE m’a permis de repérer mes faiblesses, la principale étant une vision partielle et quasi exclusivement opérationnelle.

Grâce à l’accompagnement, j’ai eu le sentiment d’être bien préparée. Je m’attendais et je souhaitais une validation partielle.

Les apports du travail complémentaire demandé pour l’obtention de la validation totale ont été essentiels. Les matières que le jury m’a demandé de suivre étaient théoriques, c’était précisément ce qui me manquait.

La partie la plus difficile a été la réalisation du dossier écrit et la préparation de l’oral de VAE. J’ai pris conscience que ma démarche professionnelle était plus orientée exécution que réflexion. Grâce au diplôme, j’ai gagné en professionnalisme. Avant, pour traiter un dossier, je proposais une solution que j’avais déjà mise en œuvre sur un précédent dossier, je faisais appel à mon expérience. Maintenant, je sais qu’il existe plusieurs méthodes pour traiter un dossier. Je sais pourquoi certaines ne sont pas pertinentes et je sais argumenter sur celle que je propose.

Si c'était à refaire ? Je le referai tout de suite ! La formation a été un vrai plaisir ! J’ai enfin pu mettre les choses en relation les unes avec les autres. J’ai compris le sens de certains concepts. Sur le plan personnel, je suis désormais plus à l’aise. Je suis entourée dans mon cercle amical et familial de gens très diplômés et je suis ravie de faire partie du sérail !

J’avais envie de mobilité professionnelle et n’avais “que” un BAC+4 (Maîtrise MIAGE). On m’a parfois fait sentir que je serais choisi après d’autres candidats car je n’avais pas le niveau, quand bien même j’avais 10 ans d’expérience professionnelle dans mon domaine (chef de projet informatique MOE puis responsable de pôle informatique MOE). Cette envie de terminer un cycle d'études inachevé, de prouver que c’était possible, même longtemps après, m’a conduit vers ce projet de VAE.

J’ai d’abord effectué des démarches auprès de mon entreprise pour faire accepter cette VAE, elles ont été très longues, car quelque peu inhabituelles pour mes RH. Ensuite, à l’université, j’ai bénéficié d’un très bon suivi. L’accompagnement, avec des entretiens réguliers, fut constructif. J’ai trouvé agréable qu’on ne me juge pas et que l’on m’écoute. Cette préparation du dossier a demandé nettement plus de travail que ce que j’imaginais, mais elle m’a permis dans le même temps d’engager une réflexion profonde sur mon parcours et ma trajectoire.

Je n’avais pas trop envie de retourner sur les bancs de la Dauphine-PSL au début. Mais finalement, l’ambiance a été très bonne, les rencontres avec les enseignants et les étudiants très enrichissantes, autant que les contenus des cours. Tout cela m’a permis de me remettre en question par rapport à ce que je peux faire au quotidien au travail. Et à la fin, j’étais presque triste que cela s’arrête !

Un cabinet de chasseur de tête m’a contacté juste après le jury et j’ai finalement changé d’employeur quelques semaines après. Le travail réalisé pour la préparation du dossier de validation sur mes compétences, mon parcours, a rendu les entretiens faciles et fluides, même si pour la première fois de ma carrière, je suis tombé sur un responsable qui avait aussi un bac+4 et qui finalement se souciait peu de ce bac+5. J’ai aussi été contacté pour donner des cours à Dauphine-PSL pour le CIP (Centre d’Ingénierie Pédagogique).

J’ai réellement apprécié cette expérience, et vais recommencer cette année car j’adore ça. Je suis ravi que cette VAE m’ait ouvert ces portes. J’ai aussi pu réjouir ma mère qui était très contente que je termine mes études et puisse afficher un diplôme de Master bac+5 !

Si c’était à refaire ? Sans hésitation, et je le conseille beaucoup autour de moi !

Après des études universitaires en linguistique, j’ai construit mon parcours professionnel pendant une dizaine d’années autour de la fonction marketing. J’ai occupé plusieurs postes notamment de category manager (relation achat et marketing) au sein d’Akzo Nobel, groupe mondial de 50.000 personnes spécialisé dans les peintures, les produits chimiques et les produits de santé. J’ai entrepris une démarche VAE dans l’objectif de voir mes compétences et connaissances acquises au fil de mon expérience validées par un diplôme de Master, mais aussi de rafraîchir mes compétences dans un domaine - le marketing - en perpétuelle évolution.

Mon choix s’est porté sur le Master Marketing parcours distribution relation client, dont le programme et le diplôme sont reconnus par les recruteurs et les entreprises spécialisées dans le commerce. Ma hiérarchie m’a soutenue et encouragée, notre engagement finalement mutuel dans la démarche a été essentiel dans son succès.

Le dossier m’a demandé 6 mois de travail : comme pour un mémoire, il nécessite de bonnes capacités de rédaction, de recherche et de réflexion. J’y ai consacré de nombreuses heures sur mes congés, mes week-ends, mais ce fut avec plaisir et fierté : ce travail, qui va bien au-delà d’un bilan de compétences, m’a permis de retracer tout mon parcours professionnel, de faire le point, d’analyser mes compétences avec précision, d’identifier mes connaissances.

La présentation du dossier devant le jury fut un grand moment d’anxiété mais il s’est finalement très bien passé. Le stress positif peut aussi être source de performance ! Le jury m’a demandé de venir suivre 3 unités d’enseignement pour finaliser la validation du diplôme. Avec l’accord de mon entreprise, j’ai suivi les cours à raison d’une matinée par semaine. Le travail supplémentaire personnel était tout à fait gérable au regard de mes contraintes professionnelles. J’y ai trouvé une grande richesse :

• Des enseignements de qualité, mêlant apports académiques pratiques, concrets, qui m’ont apporté des idées, des réflexions nouvelles et suscité des remises en question utiles
• L’éclairage théorique permettant de remettre en perspective son travail L’ouverture à des secteurs d’activités variés grâce aux intervenants professionnels issus de multiples entreprises, permettant d’initier un réel benchmark
• Une vision stratégique et orientée vers les innovations, les évolutions du marketing.

J’ai ainsi une vision du marketing qui a évolué et est devenue plus large.

L’accueil, la bonne humeur et sympathie des étudiants m’ont permis de m’intégrer très facilement. A leur côté, j’ai eu l‘impression de rajeunir !

J’ai obtenu mon diplôme avec mention et eu une promotion de Cheffe de groupe peu de temps après. Chaque étape a demandé de la préparation, de l’engagement, de l’investissement mais quelle fierté du travail accompli. Ce parcours m’a confortée dans mon évolution professionnelle ; j’ai gagné en assurance, en professionnalisme et me sens désormais réellement légitime dans mon nouveau poste.

Si c’était à refaire ? Je recommencerais sans hésiter ; dès que j’ai eu fini cette formation je me suis demandé comment faire pour intégrer un MBA en formation continue, mais ce projet n’est pas encore mûr.