La CSRD : contraintes, opportunités et stratégies pour une RSE renforcée

Sophie Schiller, Professeur agrégée des facultés de droit et Professeur de droit privé, nous apporte son point de vue.

Comment la directive de la CSRD est-elle perçue par les entreprises ?  

 

La directive CSRD est souvent perçue comme une avancée nécessaire pour améliorer la transparence et la responsabilité des entreprises en matière de durabilité. Cependant, en 2024, près des 2/3 des entreprises interrogées se sont dites mal informées sur ce sujet et beaucoup ont exprimé une forte crainte face à ces nouvelles contraintes réglementaires. 

Les premières entreprises concernées doivent établir un reporting sur l'exercice de l'année 2024, qui devra être publié à compter de 2025 dans une section dédiée du rapport de gestion. Ce faisant, les données extra-financières relatives à l’entreprise seront traitées comme les données financières.

La tâche parait lourde pour les entreprises concernées eu égard à la multitude de textes à s’approprier et aux 1 170 indicateurs à recenser et administrer au titre des normes européennes de durabilité (ESRS). Vu le ressenti, des voix se sont élevées pour demander des ajustements. Cependant, rien ne remettra totalement en cause le mouvement global d’évolution en cours et il est donc important de l’appréhender sans attendre. 

Comment la formation prépare-t-elle à cet enjeu ? 

 

La formation aide les entreprises à comprendre les exigences de la CSRD et à intégrer ces nouvelles obligations dans leur stratégie globale. Elle fournit également des outils et des méthodes opérationnels et concrets pour collecter et rapporter les données de manière efficace et conforme et rédiger les rapports imposés.

Ses atouts sont nombreux : approche transversale combinant le droit, la gestion, la comptabilité et le management, formation ouverte à des participants aux profils variés sans pré-requis vu la diversité des métiers qui auront à interagir au sein de l’entreprise, échange avec des professionnels issus de plusieurs fonctions de l’entreprises concernées par ces évolutions (juridique, financière, RH, RSE, risques…), des grands cabinets de conseils impliqués sur ces sujets et d’acteurs institutionnels (AMF, H2A). La pédagogie permet de couvrir les très nombreux sujets à appréhender, en mêlant 8 journées interactives en présentiel avec des supports écrits en e-learning pour aller plus loin. 

Pourquoi la directive CSRD représente une opportunité pour la stratégie RSE des entreprises ?  

 

Un baromètre publié début 2025 indique qu’avec l’application de la CSRD, les outils dédiés au reporting ESG sont prisés par la majorité des dirigeants déjà concernés. Près d’un tiers indique avoir ajusté leur stratégie et un autre tiers envisage des changements à court terme. La CSRD offre une opportunité de renforcer la stratégie RSE en alignant les pratiques de l’entreprise avec les attentes des parties prenantes et les normes internationales. Cela peut améliorer la réputation de l’entreprise et ouvrir de nouvelles opportunités de marché.

Au-delà de la satisfaction évidente de contribuer à la construction d’un monde plus durable, les entreprises pourront donner plus de visibilité aux nombreuses actions qu’elles ont généralement déjà engagées sur ces sujets, fournir une réponse unique à toutes les demandes d’informations exprimées par leurs interlocuteurs en particulier financiers, améliorer leur image auprès de toutes leurs parties prenantes (salariés, clients, fournisseurs etc.). 

Pour mieux appréhender les défis de la CSRD, quels sont les métiers et compétences à mobiliser ? 

 

Tous les métiers et toutes les fonctions de l’entreprise sont concernés par la durabilité, que ce soient pour l’identification des risques, impacts et opportunités liés, ou la définition, la mise en œuvre et le suivi de la stratégie, des politiques et des actions de durabilité de l’entreprise.

De façon similaire, le reporting de durabilité découlant de ces éléments mobilisera différentes compétences (financière, juridique, opérationnelle, développement durable, ressources humaines, communication, affaires publiques, etc.) au sein des organisations. Une collaboration interdisciplinaire est essentielle pour répondre aux exigences de la CSRD. 

Dans quels pièges les entreprises ne doivent pas tomber ? 

 

Les entreprises doivent éviter de sous-estimer l’ampleur des changements nécessaires et de négliger la formation continue. Il est crucial de ne pas se contenter de simples ajustements superficiels mais de véritablement mobiliser les différentes fonctions de l’entreprise pour intégrer la durabilité.


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